C’est vrai, il y a les libraires, il y a aussi les éditeurs, et pas mal aussi, les lecteurs : ce blog est le pari de lecteurs (une lectrice : lectrik ; et un lecteur) et de personnes dont la profession, pour une part, ressortit du livre.
De la lecture, et donc aussi bien de l’écriture. Cette dernière a toujours à voir avec la camarde (« qui ne m’a jamais pardonné d’avoir semé des fleurs dans les trous de son nez… » disait le Sétois, de ce sud maritime proche de celui de Gérard Bobillier) et l’écriture est ici pour supplanter ce qu’on aurait voulu faire, peut-être, pour la pérennité de l’entreprise Verdier : nous achetons les livres à la couverture d’un jaune d’or (Pierre Bergounioux, Pierre Michon, Jean-Louis Comolli, Carlo Ginzburg, tant d’autres), nous remercions l’auteur et l’éditeur de tenir cette ligne et cette fidélité à des idéaux qui nous sont chers, et que nous partageons. Editer le texte de l’affaire Sofri
(qui fait se souvenir de la parole donnée, par François Mitterrand pour le cas Battisti – cette parole trahie aujourd’hui), publier tant d’autres, dans ce courage, cette droiture et cette éthique qui, évidemment, combat l’extrême droite (le Banquet d’il y a deux ans, les poursuites éteintes contre ceux pour qui les auto-da-fé sont légitimes, sains et recommandés – une plongée vers les années trente et le nazisme) : ce sont des affaires de morale.
Alors le train a pris Bob,
la roue tourne,
le monde change évidemment, mais les idées qui lui étaient chères, elles, restent défendues. Au moins par nous. Elles vivent.
PhA
8 octobre 2009
Il faudra un jour que je publie sur mon blog le refus le plus élogieux (et sans doute le plus étrange aussi – en tout cas le plus long) que j’ai reçu d’un éditeur. Il venait de Verdier.
HC
8 octobre 2009
Ce serait certainement intéressant et édifiant : un refus étayé est tout de même plus constructif (je suppose) qu’une lettre type…PCH
PhA
8 octobre 2009
J’ai retrouvé cette lettre. Je la mettrai sur mon blog demain. Je dois dire qu’en la relisant, en me rappelant mes doutes du moment (le mot est faible), je me rends compte, je me rappelle plutôt que ça a compté pour moi.