Ce qui se passe quand il ne se passe rien

Posted on 22 juillet 2009 par

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Sur la photo, il n’y a personne non plus , ainsi que dans ce film de Michelangelo Antonioni (en même temps, avec un prénom pareil, que pouvait-il faire, sinon du sublime ?) « Blow Up » (1967), mais si on l’agrandit, sans doute se révèlera-t-il quelque chose, pas un meurtre, sans doute, mais le reste du monde, ce qui se passe quand, comme ici, il ne se passe rien qu’un peu de lumière, des arbres et des chaises, une pelouse, du soleil…

 

Luxembourg

 

Bizarrement, j’ai pris rendez-vous avec ce linguiste dans un café dont je ne connaissais pas le nom, mais plutôt l’emplacement, sur le boulevard Henry IV, juste à côté de cette petite librairie où nous nous étions rencontrés un jour d’avril (« Pensées Classées », dont le libraire, François Morice, m’a accueilli toujours aussi gentiment, malgré les déboires que lui valent son emplacement).

Ce tabac s’appelle « Le Week End », ça ne pouvait pas mieux tomber. Nous avons parlé de choses et d’autres, de ses débuts dans l’Education Nationale, de son départ et de ses travaux informatiques, il y a trente ans qu’il est tombé dedans, le réseau mais surtout la grammaire et les structures, la logique et les doubles contraintes, et puis la politique de nos jours, et puis les personnes croisées dans des postes différents, autres, semblables, et puis cette inertie qui parfois s’empare de ceux qui ne veulent ni bouger ni changer tout en conservant des avantages qui meurent comme eux, si vite et si inutilement.

Le temps passait, l’orage s’est abattu sur le boulevard, les femmes couraient en robe, les phares des voitures s’allumaient, François était venu reporter les assiettes du repas de midi, il avait accueilli quelqu’un, puis s’était éclipsé, nous sommes nous aussi partis, le patron asiatique mangeait un brugnon sur la terrasse couverte, après avoir rangé ses chaises en fausse paille, nous avons marché sur la place, il pleuvait encore un peu, le Génie brillait, nous avons parlé de Venise, car un peu ainsi, grâce à elle, nous nous sommes connus, les photos, le Chemin Vert, voilà le métro, nous nous  sommes promis de nous revoir, pour reparler des formats, des auteurs, des textes, des contenus.

 

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